Le regard des autres

Témoignages pour Carré de Culture

« 4 côtés pour un carré, 
l’espace — la danse — le temps — le cinéma 
dans cet ordre ou dans un ordre différent… peu importe, puisqu’il s’agit toujours d’histoires de rencontres et de rencontres d’histoires. 
Par la fragilité des mouvements du corps de la danseuse, par la justesse des plans et du montage de la cinéaste, nous sommes invités à embarquer pour de merveilleux voyages réels et/ou imaginaires, troublants glissements dans le temps et l’espace, subtiles traversées entre ici et là-bas, dehors et dedans… Petits jardins travaillés pendant leur résidence, les carrés offrent au partage une belle récolte de sons et d’images, d’émotions glanées
dans le lieu et même quelques herbes de vie cueillies dans le cœur
 des gens de là-bas… »

Jean Daubas – auteur photographe [2011]


« Carré, forme géométrique mal-aimée, si pauvre dans sa variété, si dérisoire et pourtant tellement humaine dans la recherche utopique d’une unité sans cesse reproductible, d’un cadre imposé ou au moins de limites strictes.
Carré qui soudain s’illumine et devient « carré de culture », au sein d’un territoire marqué par l’histoire d’une communauté humaine, de toutes les communautés qui s’y sont succédées, avec espoirs et souffrances,
qui ont laissé l’épaisseur immense mais impalpable des présences passées, des langages évanouis…
Comment mieux que par le geste, ce langage du corps, évoquer, ranimer
la flamme de la communication humaine, de toutes les vibrations ténues d’autrefois qui imprègnent le territoire ?
A l’insu même des habitants d’aujourd’hui, à la gestuelle souvent convenue, normée, assagie, le territoire de vie est virtuellement porteur des gestes d’antan, tout autant que de l’infinité des gestes possibles qui auraient conduit à un autre monde. […]
Quand, à la fin de sa danse, Aurore suspendra son geste, subsistera un souffle, celui de l’humanité révélée par ce carré de culture. Un mouvement lumineux aura traversé le territoire assoupi, et les spectres des gestes oubliés
ou simplement inachevés se seront levés pour lui donner une autre vie.»

Anonyme – spectateur à Bouxières-aux-Dames [2011]

 

Témoignages pour Fer à Passé


« Carré de culture fut une expérience mémorable qui s’est parfaitement intégrée au quotidien de Senones. Depuis le café le Voltaire, il semble que les langues se sont déliées au sujet d’une pratique artistique peut connue des lieux et des rues de la petite ville. Carré de culture crée des ponts entre les publics et la création artistique contemporaine. L’humanité des artistes et la façon dont elles ont assumé leur place dans cette ville chahutée par une fête foraine a permis une rencontre complète, sans concession, ouverte à tous…
Au moment de la restitution, elles ont largement convaincu la candeur
d’un public sensible à toutes les rencontres. Le travail vidéo réalisé le temps de leur présence permet de se remémorer ce que les lieux ont été, d’envisager ce qu’ils pourront être, par le fil conducteur de la danse
et du personnage incarné. Au-delà de cet attachement «local», ce film est un voyage dans des temps, des rythmes, des univers différents. Il est un objet autonome d’une très grande poésie qui oscille entre force et légèreté.»

Cécile Huet – Directrice Artistique de Scène 2 [2011]

 

«Je suis vosgienne et ce passé qui reste accroché aux villages vosgiens sinistrés par les fermetures d’usines, je l’ai vécu étant enfant. Vous l’avez très bien retranscrit: cet aller-retour entre le passé et le présent, ce passé qu’on voudrait oublier et qu’on regrette en même temps, faute d’avoir trouvé mieux. Ces témoins du passé qui sont là, omniprésents et qui sont restés figés, tels quels, depuis le jour de la fermeture des usines. Le fait d’avoir choisi de filmer dans les greniers donne cette impression que le temps s’est arrêté et que depuis, on n’a touché à rien. Le vide est là, on est comme orphelin depuis la mort du pater […].
Alors, on reste là, on attend, le temps passe et tout s’use doucement
sans que l’on s’en rende compte, une atmosphère que les étrangers perçoivent d’emblée lorsqu’ils arrivent dans la ville… »

Emilie Chanteranne – spectatrice [2011]



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